La poésie serait la relecture d’une ligne que l’on vient à peine de finir d’écrire
(ou même pas), sa relecture quasi instantanée. La double lecture heureuse.
La deuxième couche de peinture, qui se distingue à peine de la première,
qui, plus que de faire corps avec elle semble comme allongée sur elle, endormie.
Sommeil léger et profond à la fois. Vernis extrêmement fin, extrêmement fort
(La poésie I)
La poésie est merveilleuse parce qu’elle permet de presque tout dire en un
seul très petit, très mince livre. La poésie résume et agrandit à la fois.
La poésie est comme la lumière.
(Les paupières dorment à même le sol
clair des yeux)
La lumière ne guérit rien, elle soulève parfois, s’élève en vous parfois comme
un vol de colombes, jamais ne guérit, ne fera déguerpir du toit délabré de
votre esprit la vilaine petite bête noire et blanche, au cri perçant, une noix
fraîche entre ses pattes
(La poésie II)
Une pomme blanche, ridée
au cœur des choses
(La poésie III)